mercredi 8 février 2012

Une France Cosmopolite. 
La Réalité. 
Ville-Campagne
En 2010, la France accueille, selon la définition internationale des Nations Unies (« personne née dans autre pays que celui où elle réside »), 7,2 millions d’immigrés soit 11,1 % de la population dont 5,1 millions (7,8 %) nés hors de l'Union Européenne. Elle se classe au sixième rang mondial, derrière les États-Unis (42,8 millions), la Russie (12,3), l'Allemagne (9,8), l'Arabie Saoudite (7,3), le Canada (7,2) mais elle devance en revanche le Royaume-uni (7,0), l'Espagne (6,4) et l'Italie (4,8).
Selon l'Insee, qui utilise une définition plus restrictive de l'immigration (« personne née étrangère à l’étranger »), immigrés (5,3 millions) et descendants direct d'immigrés (6,5 millions) sont au nombre de 11,8 millions en 2008, soit 19 % de la population (dont environ 5,5 millions d'origine européenne et 4 millions d'origine maghrébine).

Selon l'INED, près de 14 millions de Français avaient en 1999 un parent ou un grand-parent immigré, soit 23 % de la population. Gérard Noiriel estimait en 2002 cette proportion à environ un tiers si l'on remonte jusqu'aux arrière-grands parents.
En 2007, selon l'Insee, 13,4 % des jeunes de moins de 18 ans en métropole avaient au moins un parent immigré né hors d'Europe. Cette proportion était de près d'un quart (23,9 %) parmi les nouveau-nés en métropole en 2010.



Grand Corps Malade
Je viens de là.


On peut pas vraiment dire qu'on choisit son lieu de naissance
Ce que vont découvrir petit à p'tit les 5 sens
Un jour mes parents ont posé leurs valises alors voilà,
Ce sont ces trottoirs qu'ont vu mes premiers pas
J'viens de là où les mecs traînent en bande pour tromper l'ennui
J'viens de là où en bas ça joue au foot au milieu de la nuit
J'viens de là où on fait attention à la marque de ses textiles
Et même si on les achète au marché on plaisante pas avec le style
J'viens de là où le langage est en permanente évolution
Verlan, rebeu, argot, gros processus de création
Chez nous les chercheurs, les linguistes viennent prendre des rendez-vous
On a pas tout le temps le même dictionnaire mais on a plus de mots que vous
J'viens de là où les jeunes ont tous une maîtrise de vannes
Un DEA de chambrettes, une répartie jamais en panne
Intelligence de la rue, de la démerde ou du quotidien
Appelle-ça comme tu veux mais pour nous carotter tiens-toi bien
On jure sur la tête de sa mère à l'âge de 9 ans
On a l'insulte facile mais un vocabulaire innovant
J'viens de là où dans les premières soirées ça danse déjà le Break
J'viens de là où nos premiers rendez-vous s'passent autour d'un Grec
J'viens de là où on aime le Rap, cette musique qui transpire,
qui sent le vrai, qui transmet, qui témoigne, qui respire,
J'viens de là où y a du gros son et pas mal de rimes ameres
J'viens de là où ça choque personne qu'un groupe s'appelle Nique Ta Mère

[x2]J'viens de là et j'kiffe ça malgré tout ce qu'on en pense
A chacun son territoire, à chacun sa France
Si j'rends hommage à ces lieux à chaque expiration
C'est que c'est ici que j'ai puisé toute mon inspiration


J'viens de là où dès 12 ans la tentation te fait des appels
Du business illicite et des magouilles à la pelle
J'viens de là où il est trop facile de prendre la mauvaise route
et pour choisir son chemin faut écarter pas mal de doutes
J'viens de là où la violence est une voisine bien familière
Un mec qui saigne dans la cour d'école c'est une image hebdomadaire
J'viens de là où trop souvent un paquet de sales gamins
Trouvent leur argent de poche en arrachant des sacs à main
J'viens de là où on devient sportif, artiste, chanteur
Mais aussi avocat, fonctionnaire ou cadre supérieur
Surtout te trompe pas, j'ai encore plein de métiers sur ma liste
Evite les idées toutes faites et les clichés de journalistes
J'viens de là où on échange, j'viens de là où on s'mélange
Moi c'est l'absence de bruit et d'odeur qui m'dérange
J'viens de là où l'arc-en-ciel n'a pas 6 couleurs mais 18
J'viens de là où la France est un pays Cosmopolite
J'viens de là où plus qu'ailleurs il existe une vraie énergie
J'ressens vraiment c'truc là c'est pas de la démagogie
On a pas le monopole du mérite ni le monopole de l'envie
Mais d'là où je viens, c'est certain, c'est une bonne école de la vie
J'viens de là où on est un peu méfiant et trop souvent parano
On croit souvent qu'on nous aime pas mais c'est p'tet pas complètement faux
Il faut voir à la Télé comment on parle de là où je viens
Si jamais j'connaissais pas j'y emmènerais même pas mon chien

[x2]J'viens de là et j'kiffe ça malgré tout ce qu'on en pense
A chacun son territoire, à chacun sa France
Si j'rends hommage à ces lieux à chaque expiration
C'est que c'est ici que j'ai puisé toute mon inspiration


J'viens de là où comme partout quand on dort on fait des rêves
J'viens de là où des gens naissent, des gens s'aiment, des gens crèvent
Tu vois bien d'là où je viens c'est comme tout endroit sur Terre,
C'est juste une p'tite région qu'a un sacré caractère
J'viens de là où on est fier de raconter d'où l'on vient
J'sais pas pourquoi mais c'est comme ça, on est tous un peu chauvin
J'aurais pu vivre autre chose ailleurs, c'est tant pis ou c'est tant mieux
C'est ici que j'ai grandi, qu'je me suis construit...J'viens de la Banlieue



Kamini
Marly-Gomont




Dédicacé à tous ceux qui viennent des p'tits patelins,
Ces p'tits patelins paumés pour qui personne n'a jamais rappé,
Même pas un flow,
Ces p'tits patelins paumés que même la France elle sait pas qu'ils sont là chez elle,
Les p'tits patelins paumés que personne ne connaît, même pas Jean-Pierre Pernault *sanglots*

J'm'appelle Kamini,
J' viens pas de la Téci,
J'viens d'un p'tit village qui s'appelle Marly Gomont,
Alors qu'on monte sur le beat hein, le beat hein qui fait Ta da da da din,

A Marly Gomont, y'a pas d'béton,
65 ans la moyenne d'âge dans les environs,
1 terrain d'tennis, 1 terrain de basket,
3 jeunes dans l'village donc pour jouer c'est pas chouette,
J'viens d'un village paumé dans l'Aisne, en Picardie,
Facilement , 95 % de vaches, 7 % d'habitants, et parmi eux,
Une seule famille de noirs, fallait qu'ce soit la mienne, putain un vrai cauchemar.
J'ai dit à mon père
« On aurait pu aller s'installer à Moscou, non? On aurait pas trop été dépayser par la température et ni par les gens ».
Il m'a répondu : « hé et comment ça, mais tu te moques de moi toi, mais ça va aller hein »
Tu parles, j'avais 6 ans, premier jour d'école et ben j'ai chialé à cause d'ces p'tits cons là bas, t'sais comment y m' appelait ? « Hé bamboula, Hé Petito, Hé Bamboula, Hé l'Noiraude hé ».
Dans la bouche des enfants, réside bien souvent la vérité des parents.

Refrain x2

J'viens pas d'la cité,
Mais le beat est bon,
J'viens pas d'Panam,
Mais d'Marly Gaumont

Y'a pas d'bitume là bas,
C'est qu'des pâtures,
mais c'là n'empêche que j'ai croisé pas mal d'ordures.

A Marly Gaumont, les gens y parlent pas verlan,
« Y parlent à l'endroit comme ça, c'est ben suffisant » *accent Chti*
Des fois y t'aiment bien
« J'aime pas les arabes hein, J'aime pas les Noirs, mais toi j't'aime bien, même si t'es Noir »
D'temps en temps, y font d'la politique aussi, avec plein de philosophie.
« D'façon moi j'dis, tous des pourris hein».
Dans les p'tits patelins, faut pas être cardiaque, ah ouais sinon t'es mal,
Faut traverser vingt village en tout 50 bornes pour trouver un hôpital que dale,
Là bas y'a rien c'est les patures.
Des fois y'a un match de foot le dimanche.
Le stade c'est une pâture, sur lequel les lignes sont tracées, les buts sont montés et les filets et dans l'équipe du coin,
Y'a toujours un mec qui s'fait surnommer Kéké « Allez Kéké, Allez Kéké »
Si c'est pas Kéké dans l'équipe d'en face, y'a toujours un mec qui s'appelle Biquette « Allez Biquette, allez biquette »

Une journée type dans l'coin, le facteur, un tracteur et rien... 'fin si une vache d'temps en temps

Refrain x2 :

J'viens pas d'la cité,
Mais le beat est bon,
J'viens pas d'Panam,
Mais d'Marly Gaumont

Y'a pas d'bitume là bas,
C'est qu'des pâtures,
mais c'là n'empêche que j'ai croisé pas mal d'ordures.

Et à l'école maternelle, j'étais l'seul black,
Et dans l'putain d'collège, j'étais l'seul black,
Et dans l'putain d'lycée, j'étais l'seul black,
De la maternelle au lycée, toujours autant d'claques
Qui s'perdaient dans la nature ou dans la raison,
Papa m'disait toujours « c'est bien, faut pas s'battre, hein fiston »
Mais moi j'voulais m'revolter, mais là bas, y'a rien à cramer
Y'a qu'un bus pour le lycée, c'est l'même pour le centre aéré,
Pas la peine d'aller bruler, l' voiture du voisin,
Les gens y z'en ont pas, y z'ont tous des mobylettes,
En plus el' boulangerie, elle est à 8 kilomètres,
8 kilomètres tout les matins à mobylette.
Il est parti où Vincent, il est parti en catimini ?
Ah ben non, pas de ça chez nous hein, l'parti en mobylette hein.
Parti en mobylette hein, l'métro des p'tits patelins,
C'est l' beat hein, le beat hein qui fait Ta da da da din,

Dédicacé à tous ceux qui viennent des p'tits patelins,
Les p'tits patelins paumés où c'est la misère
Là où ya rien à faire là où tout est ferme,
Ces p'tits patelins paumés que personne ne connaît, même pas Jean-Pierre Pernault *sanglots*

Refrain x4 :

J'viens pas d'la cité,
Mais le beat est bon,
J'viens pas d'Panam,
Mais d'Marly Gaumont

Y'a pas d'bitume là bas,
C'est qu'des pâtures,
mais c'là n'empêche que j'ai croisé pas mal d'ordures

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire